Au printemps, l’activité des jardineries est toujours florissante. Si, malgré la concurrence, le végétal reste leur cœur de métier, les spécialistes du jardin cherchent à se démarquer avec de nouveaux services et rayons.
Un client à la recherche d’un pot par-ci. Un autre en quête d’un chèvrefeuille par-là. C’est le printemps et les allées des jardineries grouillent. « Mais la haute saison est derrière nous, glisse une voix au milieu des fruitiers. Le prochain pic, moins important, aura lieu en automne. »
« Avant, le particulier achetait un arbre à l’automne, conscient qu’il fallait laisser le temps à la nature d’œuvrer et au système racinaire de se développer en hiver. Maintenant, le client veut tout, tout de suite : un arbre qui prend racine et qui fait des fleurs, avec ce risque qu’il peine à se développer ».
Ces quinze dernières années, Philippe Gangneron, responsable de Jardy Berry, route de Vierzon à Saint-Doulchard, a constaté un phénomène qui touche les jardineries : le glissement des saisons de consommation. « Les ventes à l’automne sont en chute libre. Avant, le particulier achetait un arbre à l’automne, conscient qu’il fallait laisser le temps à la nature d’œuvrer et au système racinaire de se développer en hiver, poursuit-il. Maintenant, le client ne veut plus acheter un simple bois. Il veut tout, tout de suite : un arbre qui prend racine et qui fait des fleurs, avec ce risque qu’il peine à se développer ».
Les grosses ventes autrefois automnales se reportent sur le printemps
Même constat de l’autre côté de l’agglomération, à Saint-Germain-du-Puy, chez Jardiland. « C’est à l’image de la société. Il faut que tout aille plus vite. Les clients veulent du prêt-à-fleurir, du plaisir rapide, abonde Stéphane, responsable du secteur jardinage dans l’enseigne de la route de La Charité. Les grosses ventes autrefois automnales se reportent sur le printemps. » Résultat des courses : la saison pèse plus de 50 % du chiffre d’affaires annuel des jardineries.
Toilettage, apiculture et expert à domicile
Ce qui ne change pas, c’est le cœur de métier, le végétal, qui représente la majorité des ventes. Mais dans un secteur stagnant, météo-dépendant et hyperconcurrentiel – le gâteau est partagé avec les grandes surfaces de bricolage et des grandes surfaces alimentaires –, Jardiland a fait le pari de la diversification.
« Le végétal représente encore 60 % de notre chiffre contre 40 % pour l’animalerie et la décoration, poursuit le vendeur. Le remodelage de notre magasin, en 2016, a été l’occasion d’évoluer, de répondre à une demande grandissante, notamment avec la mise en place du toilettage canin. »
Une palette de services vouée à s’élargir – aucune date n’a été communiquée –, la marque venant de signer un partenariat avec la start-up Gaarden, afin de proposer l’intervention d’un expert au domicile des clients qui ne souhaitent pas mettre les mains dans la terre.
« Tout l’univers du jardin se retrouve en rayon, du bulbe à l’arbre, du vêtement aux croquettes pour chat, animal qui contribue à l’équilibre en chassant le mulot »
Chez Jardy Berry, où « tout l’univers du jardin se retrouve en rayon, du bulbe à l’arbre, du vêtement aux croquettes pour chat, animal qui contribue à l’équilibre en chassant le mulot », Philippe Gangneron a, lui, opté, afin de se démarquer, pour le développement d’un rayon apiculture. Par conviction « parce que je suis conscient de l’importance de l’abeille » Mais aussi par anticipation. Dès le 1 er janvier 2019, les produits phytosanitaires ne seront plus disponibles à la vente pour les particuliers.