Bergerac : sérieuses difficultés financières pour la pépinière Desmartis – L’entreprise, qui emploie 110 salariés, est à la recherche d’un repreneur
Comme (feu) l’Institut du tabac il y a deux ans, la pépinière Desmartis, à Bergerac, est à vendre. Son actionnaire majoritaire, le groupe Jardiland, s’est donné six mois pour tenter de trouver un repreneur. Au-delà de cette période, la pérennité des 110 emplois de la société bergeracoise ne sera plus assurée. “La Sodica (1), que le groupe Jardiland a mandatée pour explorer toutes les possibilités de reprise, s’est engagée à présenter au mois de juin un premier bilan de son activité, indique Guillaume Foucault, le porte-parole de Jardiland. La direction du groupe pourra alors décider de poursuivre les recherches trois mois de plus, si les solutions proposées ne sont pas satisfaisantes.”
- Desmartis a perdu des clients
La pépinière Desmartis, qui fait partie du patrimoine local depuis plus de 150 ans, n’en est pas encore réduite à déposer le bilan, comme elle l’a déjà fait par deux fois dans le passé. Mais ses difficultés financières sont réelles : en témoigne la baisse spectaculaire de son chiffre d’affaires, qui a dégringolé de 13,6 millions à 8 millions d’euros entre 2008 et 2013.
“L’entreprise est confrontée à un problème structurel qui dure depuis plusieurs années”, confirme Guillaume Foucault, évoquant une raison principale à cela. Dans un contexte de crise généralisée pour les enseignes de jardinerie, la pépinière Desmartis, qui disposait jusque-là d’une clientèle élargie, a fait, semble-t-il, les frais de son appartenance au groupe Jardiland : “Quand les clients du groupe ont appris que Desmartis et Jardiland ne faisaient qu’un, beaucoup sont partis pour des raisons de concurrence, explique Guillaume Foucault. La pépinière réalise aujourd’hui l’essentiel de son chiffres d’affaires avec les magasins Jardiland.”
Problème, les franchises de Jardiland, qui a été racheté récemment par un fonds de pension, ne sont pas au mieux : leur activité printanière, qui représente habituellement plus de 60 % de leur chiffre d’affaires annuel, a en effet été plombée par les caprices récurrents de la météo (gel, froid, pluie) de ces deux dernières années. “Conséquence, même les magasins du groupe ne commandent pas autant qu’avant”, regrette Sébastien Brousse, délégué syndical de la CFDT, majoritaire chez les salariés de Desmartis.
Témoin de la dégradation des résultats économiques de la société, le personnel n’imaginait pourtant pas que la vente de Desmartis interviendrait aussi vite. “Nous avons toujours été tenus au courant des évolutions économiques de l’entreprise, mais tout s’est accéléré d’un coup, déclare le délégué syndical de la CFDT. Nous sommes désormais tous plongés dans l’incertitude s’agissant de notre avenir chez Desmartis.”
- Prochaine réunion le 29 avril
Les représentants du personnel espèrent en savoir plus lors de la réunion organisée à l’initiative de la direction de Jardiland, mardi 29 avril. “Nous avons déjà été convoqués deux fois, mais rien n’est sorti, glisse Sébastien Brousse. Nous aurons peut-être des avancées concrètes à l’occasion de ce nouveau rendez-vous.”
En attendant, l’exploitation de la pépinière se poursuit, comme si de rien n’était ou presque : “Nous continuons à planter sur les 320 hectares du parc”, confirme le délégué syndical de Desmartis.
(1) NDLR : la Sodica est une filiale spécialisée du Crédit agricole, chargée de faciliter la mise en relation des entreprises.