A l’occasion de son départ, Etienne BODIN Directeur général de la Fédération des Jardineries et Animaleries de France a accepté de sortir de l’ombre et de répondre aux questions de Luc NAROLLES – Surligneur de Talents ! pour JAF-info.
Cet homme talentueux, charmant et discret, aux cotés du Président Dejardin, a su accompagner la fédération pendant une période très mouvementée vers une nécessaire modernisation. 2022 sera pour Etienne une année de challenges personnels et professionnels. Nos voeux l’accompagnent. Nous te conservons une place d’honneur dans notre jardin, tu y seras toujours le bienvenu.
Quel est le rôle de Directeur général dans une fédération ?
C’est un rôle de chef d’orchestre qui sollicite des compétences variées. Globalement c’est un équilibre entre sens politique et management. Plus précisément : du tact et de la diplomatie dans le dialogue social et les relations avec les fédérations et interprofessions partenaires, de la rigueur et un bon sens de l’écoute pour gérer les instances statutaires et les adhérents, un esprit de synthèse pour s’imprégner de sujets très techniques qu’il faut souvent vulgariser auprès de nos interlocuteurs institutionnels.
Quels sont les moments qui vous ont le plus marqué ?
Il y a bien sûr l’ouverture progressive puis totale des jardineries lors du premier confinement. La mobilisation du Conseil d’administration de la Fédération des Jardineries et Animaleries de France a été totale dès les premières heures de la crise. Concrètement, les administrateurs se sont mobilisés en visioconférence plusieurs fois par jours, dès le dimanche 15 mars 2020. Nous adaptions notre stratégie au fil des annonces politiques et tout le monde a fait preuve de beaucoup d’agilité. Très peu de secteurs ont été aussi efficace et je remercie le président, Benjamin Déjardin, qui a su rassembler les enseignes.
Je suis très fier également du Label Bien-être des Animaux. C’était une prouesse de rassembler des enseignes aux stratégies parfois divergentes et de réussir à rédiger un cahier des charges en commun.
Le déploiement du Label est une vraie réussite et devrait atteindre 300 animaleries labellisés prochainement. Il ne restera alors plus qu’à communiquer.
Quels sont les défis à venir pour la fédération ?
Il y a des enjeux de court terme, très souvent liés à l’actualité et aux évolutions de la société. Par exemple, le sujet du bien-être animal qui nous a mobilisé l’année dernière est encore très présent en cette rentrée parlementaire. J’ai notamment vu que deux propositions de loi ont déjà été déposées sur le sujet.
Concernant les enjeux de long terme, il y a bien sûr la représentativité patronale dans lequel je mets le rapprochement des branches (fusion de conventions collectives). Il a été mis de côté avec la crise du Covid, mais le Gouvernement poursuit toujours un objectif de 50 branches d’ici la fin du quinquennat. Pour les Fédérations et leurs enseignes adhérentes, la problématique est de réfléchir dès maintenant à cet enjeu, alors même que l’actualité est préemptée par l’inflation qui entraîne plusieurs hausses du SMIC. Personne n’était prêt à négocier aussi régulièrement les salaires, avec les conséquences économiques qu’on imagine pour les entreprises.
Au bout de 4 ans, vous quittez la fédération …que souhaitez-vous à votre successeur ?
Je souhaite tous mes vœux de réussite à Vanessa Ibarlucea qui arrivera le 1er octobre, son choix a fait l’unanimité au sein du Bureau de la Fédération, elle a donc leur entière confiance.
Pour ma part j’ai rejoint Leroy Merlin le 1er août en tant que directeur des Affaires publiques. Je rejoins une entreprise d’envergure internationale, leader de son marché, récemment élue enseigne préférée des Français, et dont la culture interne dynamique me permettra de continuer à exprimer mes idées et développer mes compétences.
Le challenge qui m’attend est passionnant !
Votre passage dans la fédération a-t-il fait évoluer votre regard sur le jardin et les animaux de compagnie ?
Au-delà de ce que j’avais pu imaginer. J’ai commencé à jardiner (avec plus ou moins de réussite), et je continuerai même si ce n’est pas facile quand on habite dans le centre d’une grande ville. Je me suis aussi véritablement penché sur la question du bien-être des animaux et je suis convaincu qu’il faut sanctuariser leur vente dans des magasins spécialisés ; sauf à vouloir repenser entièrement notre modèle de société.
S’il y avait une chose à retenir de votre passage ?
La bienveillance de ce secteur et des “anciens” qui m’ont accueilli sans opinion préconçue (ils se reconnaîtront).
Luc NAROLLES – Surligneur de Talents ! – 22/09/2022