Elle y aura consacré trente ans de sa vie. Isabelle Droupsy a fermé sa boutique de fleurs, Isaflore, une institution à Phalempin.
À cinquante-deux ans, la fleuriste veut s’octroyer du temps. Pour elle, et les siens. Sans pour autant renoncer à son métier qu’elle exercera, comme simple salariée dans le Douaisis.
Le rideau est baissé, définitivement. Les fleurs ont laissé la place à des cotillons de couleur qui jonchent le sol, lendemain de fête. « J’aime les couleurs. D’ailleurs, j’en ai toujours mis dans ma vie. Je ne la conçois pas autrement. Et, surtout, je ne regrette rien. » Ni ces trente années à tenir sa boutique Isaflore, à Phalempin, ni le choix de tourner la page. De fermer son magasin, pourtant fleurissant. « La vie est courte. Il faut en profiter. »
Une passion
Pendant trente ans, Isabelle n’a jamais compté ses heures. « J’ai toujours travaillé entre 50 heures à 70 heures par semaine. » Les jours de semaine. Les week-ends. Avec la même passion. La même énergie.
« Je me suis toujours déplacée en France et en Belgique pour choisir mes fleurs pour mes compositions. »
Depuis son installation, le 1er avril 1986, la fleuriste n’a jamais passé une commande auprès de ses fournisseurs par téléphone : « Cela m’aurait pris beaucoup moins de temps. Mais je n’ai jamais fonctionné comme ça. Je me suis toujours déplacée en France et en Belgique pour choisir moi-même mes fleurs pour mes compositions. »
En perpétuelle évolution
Et la fleuriste n’a eu de cesse, au fil des ans, de se former. De rester en éveil sur l’évolution de l’art floral. Des demandes et envies des gens. « On est passé des fleurs, cadeaux à offrir, aux bouquets qui égayent les maisons. Tout le monde veut mettre de la couleur dans sa vie. »
De cette vie passée dans sa boutique, Isabelle n’en garde que le meilleur. Surtout les moments de partage. « On échange beaucoup autour d’un bouquet, d’une composition. Cela dit beaucoup de la personne, de son caractère. » De sa vie aussi. « J’ai été là pour les plus grands moments : les mariages, les baptêmes, communions… J’ai vu les familles grandir. » Moins la sienne. « Mes filles sont de jeunes femmes aujourd’hui. Je n’ai pas toujours été là. »
Devenir salariée
Aujourd’hui, Isabelle a envie de se consacrer à sa vie personnelle. De s’octroyer à cinquante-deux ans du temps. Sans pour autant renoncer à son métier de fleuriste. « Je deviens salariée d’une boutique à Pecquencourt. Et je profiterai plus de la vie. »
L’art floral en évolution
Elle a suivi les évolutions. « Toujours ». La fleuriste Isabelle Droupsy, qui avait ouvert sa boutique à Phalempin il y a trente ans, a vu des dizaines de fleurs rejoindre la lumière pour disparaître ensuite. Comme la subtile rose Sonia. « Des clients me la réclament encore, mais elle est introuvable », affirme Isabelle Droupsy. La fleuriste s’est adaptée aux évolutions des fournisseurs, lui donnant à chaque fois un nouvel élan de création : « C’est intéressant de se réadapter aux nouvelles fleurs. » La fleuriste ne rechigne qu’à travailler un seul produit, les fleurs colorées. Dont la rose bleue. « Pour moi, elle n’a rien d’authentique. Nous travaillons avec la nature. En contrepartie, nous devons la respecter et garder le naturel. Il existe déjà tant de magnifiques couleurs qui peuvent être mariées au mieux », martèle la Phalempinoise.
Elle veut revenir en force le germini, star renaissante des fleurs. Elle offre par sa forme ensoleillée et ses couleurs chatoyantes de la gaieté dans nos habitations et dans nos jardins.
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