C’est une question de survie du magasin : si Jean Bouchært, patron d’Au Petit Moulin à Douai, n’obtient pas un dégrèvement de ses impôts fonciers, il mettra la clé sous la porte, licenciant au passage ses quatorze salariés.
Jean Bouchaert est toujours dans l’expectative : sa demande de dégrèvement d’impôts faite auprès de l’administration fiscale sera-t-elle prise ou non en compte.
Au train où vont les choses avec l’administration fiscale, Monique Lambin, 65 ans, fidèle cliente, depuis sa jeunesse, de la jardinerie, animalerie, fleuriste, épicerie Au Petit Moulin (14 salariés ; 90 000 encaissements par an ; 1,9 million d’euros de chiffre d’affaires) va devoir aller faire ses emplettes ailleurs que rue de la Tour-de-Bourgogne.
« Je suis raide en trésorerie, avoue Jean Bouchært, le patron. Je ne vais bientôt plus pouvoir honorer mes fournisseurs et le prélèvement mensualité du 15 décembre. » Un prélèvement qui s’applique aux impôts en augmentation, ce qui est le cas du commerce de Jean Bouchært dont la taxe foncière 2014 a flambé : + 40 % entre 2013 et 2014 (de 41 071 € à 58 076 €). Sans que le commerce n’ait changé de place où gagné un mètre carré supplémentaire. Mieux, l’administration fiscale, qui vient de recalculer les surfaces, a constaté que Jean Bouchaert aurait dû déclarer 1 269 m2 et non 1 454 m2.
Elle lui a aussi collé un redressement fiscal de 8 000 € ! Mais sa préoccupation est ailleurs. Ces jours-ci, le patron d’Au Petit Moulin a donné, en main propre, une demande de dégrèvement de taxes foncière au centre des impôts fonciers. Comme le directeur des Impôts l’y avait invité.
Faute de fleuristes ayant la même base d’imposition que son magasin, Jean Bouchært a pris pour référence Burton, un magasin de vêtements du centre-ville, ayant une grande surface de vente. Serait-il suivi par les Impôts que sa taxe foncière fondrait de 60 % par rapport à la somme exigée en 2014 ! Mieux, les 20 500 € dus lui feraient payer moins qu’en 2013 ! D’où les questions que se pose Jean Bouchært sur les références choisies pour établir les taxes foncières des grands commerces actuels : Match, Lidl, Leclerc, Conforama, Leroy Merllin… « Je vais me battre », promet Jean Bouchært, en pensant à son fils Pascal à qui il voudrait transmettre l’affaire.