Vivez le Cinquième et dernier jour du congrès international des jardineries à Toronto, Canada. En direct un reportage réalisé grâce à Manuel RUCAR de l’agence Chlorosphère, rare représentant français au Canada.
Dernier jour du congrès – Jour de la passation entre l’ancien président canadien et le nouveau président japonais Kouichi, mais aussi le moment des conclusions sur un plan international.
la qualité de service en premier
Partout dans le monde, le discours semble le même pour qualifier les efforts à déployer pour que le modèle de la jardinerie perdure : la qualité de service en premier, la qualité des produits suivra. Le monde avec son fournisseur principal qu’est la Chine, a atteint un haut standard de qualité et il semble vain de se battre sur cet argument produit qui est à présent un pré requis.
En revanche, comme le souligne la gérante de la jardinerie Vermeer’s, “si vous croyez que votre consommateur vous est acquis, là commence votre chute inexorable vers les bas prix“. Cela se traduit très concrètement par un personnel qualifié, en nombre et avec une pyramide des âges régulière.
Les prix doivent être incitatifs pour exemple :
Une composition qui intègre des fleurs, plantes, décorations et un pot, pour une contenance globale de 5 l est vendue 39 dollars canadiens soit 27 € (l’équivalent serait plutôt vendue autour de 50 € à 75 € en France) . Les prix sont affichés en hors taxes car c’est ainsi au Canada. la TVA s’élèvent à 13% pour les jardineries.
Si l’on prend les mêmes produits séparément en point de vente, le total s’élève à environ 45 dollars. Sans perdre de l’argent, la jardinerie n’impacte pas la main d’œuvre sur la vente qu’elle répercute sur le nombre de ventes induites. Les produits utilisés sont des produits qui pris seuls, ne sont pas ou plus commercialisables (peut être du fait voués à remise ou démarque) : sac de terreau ouvert, chrysanthèmes trop ou pas assez fleuries, feuillage clairsemés, mais qui assemblés ensemble prennent une autre forme, bien plus commerciale.
Le consommateur a donc une confiance légitime en son vendeur,
Le consommateur a donc une confiance légitime en son vendeur, ce qui dynamise le cross-selling. Une tradition raconte que les newfoundlanders, habitants de l’île la plus à l’Est du Canada, jouxtant Saint Pierre et Miquelon et fiers travailleurs qui ont bâti New York, parviennent à s’adapter à tous métiers très rapidement et qu’en jardinerie, pour un client venant acheter du gazon, ils parviennent à vendre également l’engrais, le testeur de sol, le système d’irrigation et même la tondeuse.
La confiance est bien présente au Canada et comme les marques sont en retrait, clients et vendeurs échangent de vrais conseils sur des usages et des produits.
Bien entendu, le Canada bénéficie d’avantages que nous n’avons pas :
– un seul niveau de tva à 13%
– pas de législation sur les soldes
– salariat souple et entrepreneurs nombreux
– appétence spontanée pour le jardin
– approvisionnements directs en jardinerie
– saisons très marquées (certains diront 6)
– capital confiance très important (à Montréal on ferme peu à clefs)
– maladies végétales peu présentent hormis Xylella Fastidiosa
– produits de qualité
Au niveau international, des achats de plus en plus en direct
A ce sujet, au niveau international, les achats des produits de base tendent à se faire de plus en plus en direct chez le fournisseur, jusqu’en Chine également. A noter, l’organisation d’un tour en février 2018 par l’association chinoise d’horticulture, visant à acheter directement dans les usines de 8 villes en 10 jours.
Suivre la tendance pour les nouveaux consommateurs
Pour ce qui est des produits de différenciation, la création de collections qui suivent les tendances est clairement un axe de travail majeur pour permettre aux points de vente de capter une clientèle de nouveaux consommateurs à potentiel colossal et encore sous exploitée. Un point souligné également par les fournisseurs présents comme Adenda, Floreac, Emsa, Ter Stege, confirmé par les distributeurs.
Si l’événementiel en jardinerie se développe, tout comme le personnal shopping ou le custom design, un peu partout dans le monde, c’est bien que la jardinerie qui a atteint sa maturité, doit se justifier d’une proximité plus grande avec son client, le choyer, le connaître et ne jamais oublier de le considérer, pas simplement avec un mailing personnalisé et sans croire que les ventes sont acquises.
Un marché qui se dilue
Au niveau global, la crise de 2008 est toujours présente et mise à part la Chine qui connaît une croissance de 103%, le marché se dilue entre spécialistes, généralistes et maintenant une multitude de boutiques de centre ville qui fleurissent partout dans le monde.
Les congrès prochains
Pour poursuivre la découverte, le congrès 2018 aura lieu à Prague, en 2019 à Windsor (uk) et en 2020 en Afrique du Sud. En espérant que la France y soit davantage représentée car elle est toujours considérée dans le monde comme un modèle de professionnalisme sur le secteur du jardin.
Programme de la journée 5 :
Pour en savoir plus sur le programme cliquez ici
A suivre les reportages de Manuel chaque jour sur JAF-info ….
[Photo] Manuel Rucar – Congres International des Jardineries – Toronto 2017