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Etudes XERFI – Le secteur des produits phytosanitaires – Conjoncture et Prévisions – La synthèse

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RECUL DU CHIFFRE D’AFFAIRES EN RAISON DE LA BAISSE DES SURFACES EN CEREALES CONSOMMATRICES DE PESTICIDES

Le chiffre d’affaires des fabricants français de produits phytosanitaires a significativement reculé en 2021 (-4%), mais pour des raisons extérieures aux effets de la crise de la Covid-19.

Cette baisse provient en grande partie de la contraction du marché intérieur des pesticides à usage agricole. La baisse des surfaces en orge, colza et maïs, parmi les 4 céréales les plus consommatrices de pesticides, a pesé sur les besoins. Les pressions réglementaires visant la diminution de l’utilisation de phytosanitaires se sont en outre renforcées. L’usage du glyphosate a notamment été fortement réduit à partir de 2021.

Le chiffre d’affaires sectoriel a également été plombé par un effet prix négatif. Les prix des pesticides ont en effet légèrement baissé en 2021. Ce recul provient tout particulièrement des fongicides dont les prix se sont contractés de 2,2% alors que ceux des herbicides et des insecticides se sont stabilisés.

NOUVELLE BAISSE DU CHIFFRE D’AFFAIRES PREVUE POUR 2022

L’horizon ne s’annonce pas plus favorable en 2022. Xerfi prévoit une nouvelle baisse du chiffre d’affaires des industriels (-3%).

D’une part, les prix des pesticides vont de nouveau évoluer en territoire négatif en 2022. D’autre part, le marché intérieur sera morose. La surface agricole utile va notamment significativement baisser en 2022. Les superficies de céréales d’hiver se sont en l’occurrence déjà contractées de 2,5% et l’Agreste estime que celles des cultures de printemps resteraient stables par rapport à 2021.

D’autres facteurs structurels continueront de peser sur la demande comme les restrictions de l’usage de glyphosate ou encore la montée en puissance de l’agriculture biologique, qui requiert moins d’intrants. En outre, l’interdiction de l’utilisation de produits phytosanitaires dans tous les lieux de vie (mise en oeuvre de la loi Labbé) rentrera en vigueur d’ici juillet 2022.

En lien avec la baisse de la demande, la production française de produits phytosanitaires va reculer de 2% en 2022 selon Xerfi. L’interdiction de la production, du stockage et de l’exportation de produits phytosanitaires interdits en Europe prendra de plus effet en 2022. Des usines françaises pourraient être affectées par cette mesure. Ainsi, 20% de l’activité du site de Bayer basé à Marle (02) pourrait disparaître.

VOLONTE PUBLIQUE DE RESTREINDRE L’USAGE DE PESTICIDES

Les pouvoirs publics français cherchent diminuer l’usage de produits phytosanitaires depuis une quinzaine d’années. Lancé en 2007, le plan Ecophyto 2018 avait pour objectif de faire reculer de 50% l’usage de pesticides en 10 ans. Ce programme de subventions s’est cependant soldé par un échec car l’utilisation de pesticides a augmenté de 15% sur la période. La mise en place de réseaux de surveillance pour détecter des maladies ou la présence d’insectes ravageurs expliquerait en partie cette tendance.

La France a récemment réaffirmé l’objectif de diminution de 50% de l’usage de pesticides notamment au travers du Plan Ecophyto 2+, à l’horizon 2025.

Celui-ci intègre la volonté d’interdire complètement le glyphosate d’ici 2023, la promotion du biocontrôle, le soutien de la recherche de solutions alternatives et l’accompagnement d’agriculteurs s’engageant dans la réduction de l’usage de produits phytosanitaires. Cette ambition est également poursuivie au niveau européen.

Le plan Farm to Fork a ainsi défini comme objectif de diviser par deux l’utilisation de pesticides d’ici 2030. Dans ce contexte, le marché des produits phytosanitaires conventionnels en France et en Europe sera amené à reculer dans les années à venir.

LE BIOCONTROLE GAGNE DU TERRAIN

Face aux pressions des pouvoirs publics sur les pesticides, les agriculteurs se tournent de plus en plus vers les solutions de biocontrôle, qui sont des méthodes de protection des végétaux basées sur des mécanismes naturels.

La part de marché du biocontrôle dans les ventes de produits phytosanitaires est ainsi passée de 5% en 2016 à 12% en 2020 pour représenter un chiffre d’affaires de 236 M€ en 2020. Cette percée est soutenue par la hausse tendancielle des surfaces cultivées en agriculture biologique (qui requiert des solutions de biocontrôle mais aussi d’autres types de pesticides), l’amélioration de la performance des produits au travers de l’innovation, la démocratisation de ces solutions et l’appui des politiques publiques.

Le gouvernement français a notamment défini une stratégie nationale du déploiement du biocontrôle, en application de la loi EGAlim, avec un objectif de 30% de parts de marché pour ces solutions en 2030. Dans ce contexte, de nombreux acteurs historiques des pesticides se lancent dans le biocontrôle.

Corteva Agriscience vise par exemple 15% de son chiffre d’affaires dans le biocontrôle en 2025. Pour cela, le groupe multiplie les partenariats comme celui signé en 2020 avec la start-up française M2i. Dans la même optique, Syngenta s’est associé à Amoeba et a lancé récemment le souffre de biocontrôle Seffika.

Communication Amobea du 08/11/2022 : Une erreur s’est glissée dans l’étude Xerfi : aucun partenariat n’a été signé avec Syngenta, ni commercial ni technique, aucun produit souffré n’a été développé en partenariat avec eux.

DES INVESTISSEMENTS POUR ADAPTER L’OUTIL INDUSTRIEL AUX MUTATIONS

Les agrochimistes n’ont pas le choix : ils doivent adapter leur offre et leur outil de production face aux mutations de la demande et aux pressions réglementaires.

En avril 2021, la société SBM Formulation, spécialisée dans la formulation et le conditionnement de produits phytosanitaires pour les grandes cultures de blé et de maïs, a par exemple lancé un investissement de 4 M€ d’ici 2023 sur son site de Béziers (34) visant l’automatisation, la robotisation et la numérisation des processus. Ce plan vient répondre aux nouvelles contraintes réglementaires après l’incendie de l’usine Lubrizol à Rouen (76). Fin 2021, BASF a quant à lui réalisé la première phase d’un plan de 6 M€ sur son site de Gravelines (59) et s’attèlera à la seconde phase en 2022-2023. Le projet consiste à augmenter la zone de stockage et adapter une des lignes de formulation aux nouveaux herbicides sélectifs qui seront mis prochainement sur le marché. Nous pouvons encore citer les Laboratoires Goëmar, filiale du groupe UPL spécialisée dans les biosolutions issues d’algues marines, qui a dévoilé un plan d’investissement de 20 M€ dans son usine de Saint-Malo (35) en octobre 2021. Celui-ci vise à accroître ses capacités de production et répondre à la croissance de la demande des agriculteurs en biosolutions.

GROUPES CITÉS DANS L’ÉTUDE

  • BASF
  • BAYER
  • BIOLINE
  • CORTEVA AGRISCIENCE
  • DE SANGOSSE
  • EVERGREEN GARDEN
  • FMC CORPORATION
  • NUFARM
  • UNITED PHOSPHORUS (UPL)
  • SYNGENTA
  • EXEMPLES DE SOCIÉTÉS DONT LES COMPTES SONT TRAITÉS DANS L’ÉTUDE
  • AB7 INDUSTRIES
  • ACTION PIN
  • AGRAUXINE
  • ARYSTA LIFESCIENCE
  • BASF AGRI PRODUCTION
  • BAYER
  • BETEL-REUNION
  • BMGEL
  • BORIE INDUSTRIES
  • CEREXAGRI
  • CIE DES PRODUITS POUR LE JARDIN (CP JARDIN)
  • CIE GENERALE DES INSECTICIDES (CGI)
  • COMPTOIR COMMERCIAL DES LUBRIFIANTS (CCL)
  • CORTEVA AGRISCIENCE FRANCE
  • CREA
  • DU PONT DE NEMOURS FRANCE
  • EUROCUP
  • EVERGREEN GARDEN CARE FRANCE
  • FMC FRANCE
  • GIL FRANCE
  • LABORATOIRE PAREVA
  • LABORATOIRE PINAULT
  • LCB FOOD SAFETY
  • LIPHATECH
  • NUFARM
  • PHYTEUROP
  • SBM FORMULATION
  • SCYLL’AGRO
  • SOFAR FRANCE
  • STÉ INDUST PRODUITS CHIMIQUES (SIPC)
  • SYNGENTA PRODUCTION FRANCE
  • THESEO FRANCE
  • VALORIS INNOVAT AGROFOURNIT VEGETALES (VIA-VEGETALE)
  • XEDA INTERNATIONAL
  • M2I BIOCONTROL
  • MORPHEUS

En savoir plus :

https://www.xerfi.com/presentationetude/Le-secteur-des-produits-phytosanitaires_22CHE18

  • Dernière parution le 21/03/2022
  • Réf : 22CHE18 / XF2
  • Le secteur des produits phytosanitaires – Mars 2022
La rédaction de JAF-info

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Signature : XERFI Carine Berbon, mars 2022
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