Dinan (22). Enault-Rochereuil, 170 ans à fleurir. Fleuriste et jardinerie, l’entreprise créée en 1842 s’est enracinée dans le centre-ville de Dinan (22). Arrière-arrière-petit-fils des pionniers, Emmanuel Deliau envisage de rempoter le magasin ailleurs. Emmanuel Deliau extirpe de vieilles photographies défraîchies d’un grand carton. Lorsqu’il a repris la tête de l’entreprise de fleuriste et jardinerie Enault-Rochereuil, en 1998, il a découvert au grenier d’innombrables documents et autres vestiges, accumulés par sa grand-mère, propriétaire des lieux avant lui. Une famille qui déroule son histoire à Dinan (22) depuis plus de 170 ans.
À la vie, à la mort
« Certains clients me connaissent depuis que je suis né,s’amuse Emmanuel Deliau, 44 ans plus tard. Lorsqu’eux sont nés, ils ont reçu des fleurs de chez nous, on leur en a vendu quand ils se sont mariés, ils nous ont acheté des arbres quand ils ont fait construire leur maison, puis des fleurs pour la naissance de leurs enfants, les enterrements de leurs proches… » Une sorte de repère dans la vie des fidèles Dinannais.
Au 11, de la rue de Brest, c’est toujours le même bâtiment. À gauche de l’entrée de la partie fleuriste, on reconnaît la grille qui, autrefois, était le portail où entraient avec leurs charrettes les clients venus chercher leurs arbres. « C’était la première jardinerie de Dinan, assure le propriétaire. Avant, on allait directement chez l’horticulteur avec sa brouette, pour choisir ses plantes. »
Déménagement en vue
Aujourd’hui, la boutique a bien changé. En 2003, suite au décès de sa grand-mère 3 ans plus tôt, Emmanuel l’a totalement modernisée. « Tant qu’elle était là, il n’était pas question de faire des travaux, se souvient-il. Même si tout nous tombait dessus et qu’on devait poser des bassines au sol à cause des fuites ! » Un parking de 30 places remplace alors terre battue et vieux hangars rue Michel Geistdoerfer, avec un accès côté jardinerie.
Aux débuts de l’entreprise, qui compte aujourd’hui 8 employés, tout est cultivé sur place ou dans la rue des Fontaines, où vit désormais Emmanuel. Aujourd’hui, seuls 5 % de son activité est produite ici, à Quévert. La majorité des végétaux viennent de Hollande par camions, certains de Bretagne ou de la région angevine. Le métier lui-même a bien changé. « Jusque dans les années 1950, on achète de l’engrais, des graines, pour son jardin vivrier, pour se nourrir, rappelle Emmanuel. À partir des années 1960 les gens commencent à avoir plus de sous, à s’inviter, à s’offrir des fleurs. On vend alors plus de bouquets, de vases… Depuis 5 ans, le potager se développe à nouveau. »
Malgré les 3 400 m² de la jardinerie, dont 1 500 de locaux commerciaux, « on est à l’étroit ici, constate le patron. Ce n’est plus suffisant par rapport à ce que les gens attendent d’une jardinerie : poterie, bassins, fontaines, outils, bottes, gants, etc. Nous sommes en centre-ville, donc difficile de s’agrandir et l’accessibilité est compliquée. » Ce qui explique le projet de transfert du magasin, « à moyen terme ». Emmanuel privilégie deux emplacements : la zone commerciale de Léhon-Quévert et celui de l’ancien Jardiland, route de Ploubalay.
Extrait….
Gwendal LE MÉNAHÈZE