La jardinerie compiégnoise été rachetée par Gamm vert. Le but : proposer de nouveaux services et être moins dépendant de la météo.
Avis de gros temps sur les jardineries : selon leur fédération nationale, « les ventes décrochent ». En cause, une météo en dents de scie – l’année 2013 a été particulièrement exécrable – et surtout « la baisse du pouvoir d’achat des ménages, l’arbitrage entre les achats au détriment des produits du jardin». En clair, le particulier qui a du mal à boucler ses fins de mois optera plutôt pour des achats de première nécessité que pour du terreau et des fleurs.
Conséquence de ce trou d’air, le secteur de la jardinerie est en profonde restructuration. Jardiland a changé de mains récemment, tandis que l’enseigne Delbard a intégré l’union des coopératives In Vivo, détenteur de la franchise Gamm vert. Localement, Delbard Compiègne travaille désormais avec la Sicap SA, un ensemble de 23 magasins répartis sur la Somme, la Seine-Maritime et l’Oise. « C’est l’opportunité pour nous de développer de nouveaux marchés », explique Jean-Marc Lancier, directeur de Delbard Compiègne.
« Le dérèglement climatique existe bel et bien»
L’enseigne compiégnoise ne change pas de nom. Les clients la connaissent sous cette dénomination depuis 1988, année d’ouverture dans la ZAC de Mercières. Un déménagement est ensuite intervenu en 1996, dans la zone de Jaux-Venette. La croissance a toujours été au rendez-vous, puisqu’aujourd’hui, « Delbard Compiègne représente le troisième chiffre d’affaires de Delbard France, soit quatre millions d’euros», indique le directeur, qui évoque une zone de chalandise d’un rayon de vingt kilomètres.
L’arrivée de Jardiland l’an dernier sur les Hauts de Margny-lès-Compiègne, ou la proximité de l’hypermarché Carrefour et de Leroy-Merlin ne l’empêchent pas de dormir car « la concurrence amène du dynamisme, de la motivation ».
Pour s’adapter aux nouvelles attentes des clients, le magasin avait entrepris, d’octobre 2012 à février dernier, des travaux de réaménagement et de modernisation, tant intérieurs qu’extérieurs. « Il y en a eu pour 300 000 euros. La façade a été refaite. Les gammes ont été refondues. Il en résulte une meilleure lisibilité pour les acheteurs, avant les univers étaient un peu tassés. L’accès à l’animalerie était un peu caché», reprend Jean-Marc Lancier, qui a mis en place des services supplémentaires, comme un atelier créatif pour les enfants.
Le rapprochement avec In Vivo va encore apporter des nouveautés. « On va gagner quatre ans en termes d’évolution du magasin, affirme le responsable de Delbard. Gamm vert est très connecté avec le monde rural, ce n’est pas une enseigne monospécialisée, elle a réussi à être moins dépendante de la météo. On va ainsi voir apparaître des rayons proposant de l’outillage, des produits du terroir, ainsi qu’une partie textile, avec des tenues spécialement conçues pour jardiner. »
Se diversifier et proposer autre chose que du végétal, tel est le mot d’ordre des professionnels du secteur. Car s’il faut attendre le beau temps pour aller bêcher son jardin, des déceptions sont à craindre… « Le dérèglement climatique existe bel et bien, il s’amplifie de façon considérable depuis cinq ans », soutient Jean-Marc Lancier.
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