La chaine de valeur de l’horticulture peut se résumer par soucis de synthèse, à 4 maillons essentiels, chacun créateur de valeur.
Tout en amont les sélectionneurs, grandes entreprises multinationales d’édition de variétés comme Syngenta, Selecta, Florensis, Dümmen Orange et beaucoup d’autres travaillent à la mise au point des nouvelles plantes de demain.
Ces « compagnies » vivent des royalties émises à chaque vente de jeune plant. Immédiatement derrière les producteurs de jeune plants multiplient, puis les producteurs de plantes finies proposent aux distributeurs les végétaux à mettre en serre chaude, froide, en pépinière, en promotion.
Enfin les distributeurs quand à eux mettent en marché, s’efforcent d’augmenter le traffic en magasin, la rotation des stocks, la reconnaissance de leur enseigne auprès du grand public. Le premier confinement a secoué sérieusement toute la filière, pour finalement canaliser la consommation des ménages vers des loisirs simples comme le bricolage, le jardinage pour le plus grand bénéfice de toute la chaine de valeur.
La plupart des enseignes jardin bricolage affichent des CA fin septembre similaire à l’année passée,
en économisant les promotions habituellement pratiquées
La plupart des enseignes jardin bricolage affichent des CA fin septembre similaire à l’année passée, en économisant les promotions habituellement pratiquées
Les obtenteurs et multiplicateurs ont poursuivit leur activité pour les saisons d’automne et de printemps 2021, les ventes du printemps 2020 étant largement abouties.
Côté production : les royalties sont réglées pour les plantes jetées, ainsi que les jeunes plants et toutes les matières premières, l’énergie, la main d’oeuvre, il va de soi que ces végétaux de printemps qui n’ont pas trouvé leur marché ont été détruits, invendables et périmés.
Dans la chaine de valeur horticole, c’est la production de plantes finies qui est le maillon affaibli.
S’annonce maintenant la fin d’année avec la perspective des négociations commerciales habituelles.
Candide, j’ai naïvement pensé que le déroulement de cette terrible année 2020 allait ouvrir des perspectives bienveillantes pour nous, producteur de plantes. Je perçois malheureusement un climat tout autre.
Candide, j’ai naïvement pensé que le déroulement de cette terrible année 2020
allait ouvrir des perspectives bienveillantes pour nous, producteur de plantes.
Je perçois malheureusement un climat tout autre.
On nous demande de ne pas augmenter les prix pour 2021, alors que toutes les matières premières coutent plus cher, sans parler de la main d’œuvre
Argumenter sur la crise passée, les destructions de végétaux est inaudible.
Le concert des enseignes bien orchestré bat fort et en rythme, comme si la musique jouée allait couvrir la situation de la production française au sortir de cette crise. Assourdissant.
Balayées d’un revers de main – garnies de marges brutes consolidées par l’absence de guerre des prix pendant la période – les pertes abyssales constatées en production, que seul le chainon production doit éponger.
Mais lorsque le partenaire est affaibli, sans les ressources pour inventer et investir,
le jeu devient destructeur surtout dans un rapport de force déséquilibré par avance.
Bien sûr il faut une pression client sur les prix, les rabais, les ristournes, ca crée de l’émulation, ca oblige à se dépasser et à imaginer de nouvelles solutions, c’est sain. Mais lorsque le partenaire est affaibli, sans les ressources pour inventer et investir, le jeu devient destructeur surtout dans un rapport de force déséquilibré par avance.
Reprenez-vous, vous allez tout casser.
Un producteur
Propos recueillis par Luc NAROLLES