Comment les fleuristes d’Orléans font-ils face à la fermeture de leur commerce ? La livraison les sauve-t-ils ? Un artisan d’Orléans livre son témoignage.
Les fleuristes font partie des commerces qui n’ont pas le droit d’ouvrir en cette période de confinement. Malgré tout, l’activité n’est pas totalement à l’arrêt, mais les professionnels doivent faire preuve d’une grande adaptabilité. Exemple avec « Le Fleuriste est dans la cour » que tient Jean-Marie Ernandès.
Comment cela se passe-t-il depuis le début du confinement ?
La première semaine, je n’ai pas bougé car les consignes n’étaient pas les mêmes selon les syndicats de fleuristes : on ne savait pas si on pouvait livrer. La deuxième semaine, on a eu la confirmation, alors j’ai commencé les livraisons (en proposant un paiement en ligne puis en respectant tous les gestes barrières). J’ai bien travaillé. J’ai eu de fidèles clients qui tenaient à faire un geste solidaire envers moi. J’en ai eu des nouveaux également, des personnes qui me suivent sur Facebook et qui, là, ont commandé en se disant, « comme on est à la maison, on va bien en profiter ».
En troisième semaine, les arrivages de fleurs se sont arrêtés. J’ai dû interrompre mes livraisons. Pourtant, il y a des demandes. J’ai des appels tous les jours.
D’où vient ce problème d’approvisionnement ?
De manière générale, je travaille beaucoup avec les producteurs locaux, mais il est encore un peu trop tôt dans la saison pour cela. Donc beaucoup de fleurs viennent de Hollande, or, l’activité est à l’arrêt là-bas. Il n’y a plus de fleurs qui partent de Hollande. Donc plus de fleurs qui arrivent à Rungis.
S’en est donc fini des bouquets livrés ?
Non. Ça va dépendre. Je fais en fonction des arrivages qui sont incertains. Quand j’en ai, je le fais savoir sur les réseaux. Il faut être réactif. La bonne nouvelle est qu’un camion en provenance du Sud de la France vient d’arriver avec des pivoines, des anémones… J’ai à nouveau pu faire quelques bouquets.
Quoi qu’il en soit, pour les deuils, je réponds toujours positivement. Pour le reste, je propose des fleurs chaque fois que je peux et quand ce n’est pas possible, je suggère de se tourner vers des plantes – j’ai un peu de plantes locales comme des rosiers et des clématites – des bouquets séchés, des tableaux en végétaux stabilisés…
Craignez-vous pour la suite de votre activité ?
Oui, je suis assez inquiet car cette situation risque de durer un moment. Habituellement, cette période correspond à une reprise de l’activité avec les Rameaux, Pâques, les premiers mariages…