Économie. C’est le grand bazar dans le milieu des horticulteurs et des pépiniéristes qui rouvrent de manière différente selon le département. Et souvent au prétexte des plants potagers.
C’est dit à la fin de la conversation. « Ne parlez pas de nous, c’est gênant ! » lance au téléphone un horticulteur de la région de Dieppe, il y a quelques jours, alors que sa clientèle afflue. D’habitude, lorsque l’on parle primevères et pensées, salades et tomates, la discussion est tranquille. En ces temps de Covid-19, le malaise s’est installé chez les professionnels des plantes. Frappés depuis le début de la crise par une interdiction de vendre directement sur leurs sites de production aux particuliers, ils ont ouvert de nouveau leurs portes cette semaine. Excédés de constater que les grandes surfaces proposent sans restriction depuis le 17 mars des plantes. Agacés de voir que les jardineries vendent depuis presque quinze jours (après avoir eu l’autorisation pour les seuls aliments pour animaux), ils passent au-dessus de l’interdiction. Ou plutôt la contourne grâce à la vente de plants de légumes.
« Vous me mettez dans l’embarras, je me suis autorisé à rouvrir comme d’autres collègues sans trop chercher parce que nous proposons des plants pour le potager et des légumes que nous récoltons. Cela entre donc dans la catégorie des produits de première nécessité », explique-t-on aux Serres Stéphanaises, un site à côté de Rouen dont 70 % de l’activité se porte sur les plantes.
Même logique chez Jacques Bourgeais, horticulteur à Bourg, un village situé à la pointe de l’Eure, proche de l’Orne et de l’Eure-et-Loir. En ce début de semaine, le spécialiste s’active à tout remettre en place sur son site de vente de 2 500 m² et de tout réorganiser avec son équipe de 20 personnes. « Nous sommes de nouveau opérationnels après une période de fermeture et de drive et livraisons, qui n’était pas simple à organiser. »
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