Alors que le personnel des établissements de soin de Dole lui témoigne sa gratitude, le patron de la Jardinerie jurassienne demande à ses clients de se montrer patients.
Les quelques clients de Dole et alentours venus la semaine dernière à la Jardinerie jurassienne ont reçu en prime les fleurs destinées dont le magasin était contraint de se débarrasser. Pascal Aubert aurait pu garder les plantes d’intérieur mais a décidé d’en faire don également. Il a voulu les offrir au personnel des établissements de soin : hôpital Pasteur, Polyclinique, CHS Saint-Ylie, Opalines et Maison Saint-Joseph.
Les bénéficiaires ont été sensibles à ce geste de solidarité : « Voir que les gens pensent à nous, c’est super », témoigne la salariée d’un Ehpad. Une secrétaire de l’hôpital a envoyé une photo de la fleur posée au coin de son bureau :
Nous sommes souvent oubliées ! Merci. »
L'équipe de la Jardinerie Jurassienne est infiniment reconnaissante envers l'ensemble des personnels de l’hôpital, de la…
Publiée par Jardinerie Jurassienne sur Mardi 24 mars 2020
« Ce sont des gens qui sont en première ligne, les soignants comme les services support, à qui il faut qu’on manifeste notre soutien. Ils sont là pour nous ; nous devons les aider à surmonter l’épidémie », estime le commerçant.
Des insultes au téléphone
Aider les soignants, c’est aussi relayer le message : « Rester chez vous ». Le magasin n’est plus ouvert que pour les produits du rayon animalerie, vendus sur commande que les gens récupèrent sur le parking. Pascal Aubertin a, ces derniers jours, multiplié les messages à l’intention des clients pour les prier de ne pas se rendre en magasins pour l’achat de graines ou de plantes. Il les invite à faire preuve de patience :
Promis, une fois fini le confinement, on jardinera ensemble ».
Le covid-19 arrive au pire moment, mais il faut faire avec : « Si on plante les pommes de terre plus tard, elles pousseront plus tard ; ce n’est pas essentiel », affirme Pascal Aubertin, qui dit avoir reçu des dizaines d’appels parfois injurieux :
Les gens ne comprennent pas qu’on refuse de leur vendre ce qu’on a en magasin ».
Distorsion de concurrence
Le commerçant n’y peut rien : la décision lui est imposée par arrêté préfectoral. Il la trouve absolument normal, mais s’insurge de voir que les grandes surfaces sont autorisées à vendre du non-alimentaire. « Il y a une distorsion de concurrence. Les syndicats de producteurs et distributeurs ont demandé la réouverture des jardineries et libres-services agricoles pour limiter l’impact auprès de la filière, en diminuant aussi la concentration des clients en grandes surfaces ».
Pascal Aubertin invite à considérer ce qui s’est passé en Chine ou en Corée :
Tant pis pour les semis de radis ; les déplacements doivent se limiter au strict nécessaire ».
19 salariés
Il attend aussi des gens qu’ils réfléchissent aux conséquences des achats par internet, qui risquent d’entièrement désorganiser la filière, du producteur au distributeur. Il redoute une hécatombe dans un secteur qui compte de nombreuses entreprises de petite taille :
Les clients se plaindront qu’il n’y a plus de commerce, mais il n’auront que leurs yeux pour pleurer ! »
La Jardinerie Jurassienne emploie 19 salariés, qui ne sont plus présents que trois matinées par semaine pour les livraisons, l’entretien des plantes d’extérieur et les soins aux animaux.
Une réponse
Le monde du jardin est bouleversé, que ce soit les producteurs, les distributeurs.
c’est un crève cœur………… mais pensons aussi à toutes les petites ou plus grandes entreprises en grandes difficultés….celles travaillant sur le vivant ou dans le secteur du tourisme.
Quant à la grande distribution, vendant les produits alimentaires de premières nécessités (ou plus), elle sera , je l’espère, se montrer solidaire financièrement à des filières en grandes difficultés
Le corona n’est pas une grippe, restons chez nous pour aider au mieux les soignants:
c’est l’urgence actuelle (pensons à l’Italie et à l’Espagne, déjà tellement éprouvés et que nous connaissons très bien en tant que professionnels végétal