Laura Iriart et Arthur Trichelieu ont pasé trois ans pour développer un produit innovant
Voici Coffin. Cela rime presque avec couffin. Cela fait aussi penser à un cocon. En anglais, le mot signifie “cercueil”. Coffin est une boîte ovale, de 60 centimètres sur 40, pesant 400 grammes. Ses deux coques sont fabriquées à partir de cellulose moulée, “des papiers journaux recyclés, la même matière utilisée pour les boîtes à œufs », avance Laura Iriart.
Elle et son compagnon, Arthur Trichelieu, viennent de lancer la commercialisation de ce cercueil pour animaux, entièrement biodégradaable. “Notre boîte peut accueillir les chats, les petits chiens, les lapins et les rongeurs”, expliquent les deux Bordelais, 25 et 28 ans, à la tête de l’agence Hurlu Design.
En papier journal recyclé
Leur produit est l’aboutissement de trois années de recherche. “On a notamment travaillé avec un vétérinaire pour comprendre dans quelle position les animaux meurent”, expliquent-ils. Le chemin n’a pas été sans encombre. Bpifrance, la Fondation jeune Crédit agricole, la CCI de Bordeaux et une campagne de financement participatif sur la plateforme Ulule a permis à leur projet de voir le jour.
“On a tenu le coup parce qu’on sait que notre idée tient la route”, sourient-ils. La mort d’un animal de compagnie rime souvent avec casse-tête. Il est possible de l’incinérer. Selon son poids, la facture grimpe de 60 à 130 euros. “On peut aussi l’enterrer, c’est tout à fait légal, à condition que l’animal ne pèse pas plus de 40 kilos'”, avance Arthur Trichelieu.
Pendant trois ans, les deux designers ont décortiqué toute la réglementation en la matière. Enterrer son animal en terre est possible, à condition d’être propriétaire du terrain. Les corps doivent être ensevelis à une distance minimale de 35 mètres des habitations, à 1 mètre de profondeur et recouverts de chaux vive. “Il existe aussi une petite quarantaine de cimetières pour animaux en France. En Gironde, on en trouve un à Cadaujac.” Des cercueils pour animaux sont déjà proposés sur le marché. « Les premiers prix démarrent à 20 euros. Il s’agit de boîtes à chaussures améliorées. Sinon, il est aussi possible d’acheter des cercueils en bois, comme pour les humains, mais là c’est beaucoup plus cher », exposent-ils.
Avec des fleurs des champs
Coffin est vendu en ligne au prix de 48 euros, frais de port compris. « Nous nous engageons à livrer les particuliers en quarante-huit heures, disent-ils. On se doute bien que ce genre d’achat ne se fait pas à l’avance. » Laura Iriart et Arthur Trichelieu ont aussi noué des partenariats avec des vétérinaires. « Nous avons abandonné l’idée de travailler avec les animaleries. C’était trop compliqué », précisent-ils. Coffin est entouré d’une étiquette en fibre de pin des Landes. À l’intérieur, on trouve deux petites capsules. Plantées au-dessus du cercueil, elles donneront quelques mois plus tard un épicéa et des fleurs des champs. 2 000 cercueils biodégradables sont aujourd’hui prêts à être expédiés.
Tous ont été fabriqués à Castelsarrasin, en Tarn-et-Garonne. Le couple envisage déjà de créer d’autres tailles, plus petites, pour les petits rongeurs et les cendres des animaux incinérés.