Le leader français de l’emballage floral et festif investit 3 millions d’euros pour arriver au 100 % papier d’ici à 2030. Mais le plus difficile est de convaincre les clients de délaisser le plastique, jugé plus pratique par les fleuristes et la grande distribution.
Inventeur en 1968 du manchon plissé en PVC pour habiller les pots de fleurs, Clayrton’s, leader français de l’emballage floral et festif, s’est fixé l’objectif d’arriver au 100 % papier d’ici à 2030. « Nous sommes passés de 30 % à 41 % de papier consommés en deux ans et visons 100 % biosourcés ou recyclés d’ici à 2030 », annonce Alban-Josse Lepoutre, qui dirige avec son frère, Tristan-Guirec, la société créée par leurs parents en 1968.
Après deux ans de R&D, la PME a mis au point avec ses fournisseurs un papier qui peut être gaufré en accordéon pour ses manchons et qui supporte l’eau « sans faire buvard », souligne le dirigeant.
Quatre nouvelles machines
Reste à convaincre le client. « Sur le marché de la fleur, le plastique a encore beaucoup d’adeptes : il est plus pratique, n’absorbe pas l’eau et on voit à travers », explique Tristan-Guirec Lepoutre. « Il y a aussi la force des habitudes et, même si le plastique a augmenté, le papier reste 30 % plus cher », ajoute-t-il.
Selon les deux dirigeants, c’est le consommateur qui amènera les fleuristes ou la grande distribution à changer de position. « Ou alors une loi, comme cela a été le cas pour les sacs de courses », lâche Alban-Josse Lepoutre.
Pour prendre ce virage, la PME basée à Roubaix (Nord), qui a réalisé 20 millions d’euros de chiffre d’affaires en 2021, dont 35 % à l’export, investit 3 millions d’euros dans quatre nouvelles machines. L’une d’elles remplacera celle dédiée aux housses en papier en forme de cône pour les bouquets, dont l’industriel est le seul fabricant en Europe. « Elle permettra une polyvalence de taille et une flexibilité dans la production », souligne Alban-Josse Lepoutre.
En novembre, arriveront deux autres machines fabriquant des sacs en papier pour emballage cadeau, un domaine dans lequel Clayrton’s s’est diversifié avec la reprise en 2014 de la PME lyonnaise Créastyl. L’industriel importe actuellement ces sacs d’Europe centrale. « Le nouvel équipement nous permettra aussi d’en faire plus, c’est une forme de réindustralisation », se félicitent les deux frères.
Enfin, une nouvelle imprimante doit en remplacer deux, aujourd’hui obsolètes. Le numéro quatre du secteur en Europe, qui a reçu une aide au titre du plan de relance pense créer entre 10 et 15 emplois d’ici à trois ans, qui s’ajouteront aux 74 salariés actuels.