Le magasin familial a su se renouveler pour franchir sereinement les années. De l’eau a coulé sous les ponts en vingt-cinq ans. Le paysage du Fief du Roy a considérablement changé. La famille Musseau a vu la zone commerciale de Châteaubernard se transformer autour d’elle.
La jardinerie du Fief Fleuri est restée cantonnée au rôle de spectatrice. Avec Monsieur Bricolage, elle est le tout premier commerce à s’être implanté près de la RN 141.
En mars, l’entreprise familiale fêtera ses vingt-cinq ans d’existence et… de réussite. Aujourd’hui, les deux frères à la tête de la jardinerie, Hervé et Stéphane Musseau, se souviennent que leur père était un avant-gardiste. Et surtout un touche-à-tout.
Alain Musseau n’a jamais eu la main verte. Sa formation se limite à celle de garagiste. Mais le Cognaçais avait le sens des affaires. Il a flairé le bon filon en ouvrant une jardinerie. Nous sommes en 1990. Le Fief Fleuri voit le jour le 15 mars.
« Il avait compris que ce secteur avait du potentiel, se souvient son fils Alain. Il a saisi l’opportunité. »
Terrain de 25 000 m²
Le premier magasin s’étend sur 2 700 m² de surface de vente. À l’intérieur, une jardinerie et une animalerie. Cinq salariés sont embauchés. Les affaires démarrent bien et offrent la possibilité à Alain Musseau d’ouvrir un deuxième magasin à Saintes à la tête duquel il installe son fils Stéphane, avant de le revendre à l’enseigne Jardiland en 2003. « Nous avons préféré nous concentrer sur le magasin de Cognac. »
Car Alain Musseau a vu les choses en grand. Lorsqu’il achète le terrain de Châteaubernard à une société de tri des déchets, c’est 25 000 m² constructibles. Les possibilités d’extension du magasin sont sans limite. C’est pourquoi, en 2001, le Fief Fleuri passe à 7 000 m² de surface, sa taille actuelle.
33 personnes travaillent aujourd’hui à la jardinerie. Et les ambitions d’évolution ne manquent pas. Un bâtiment commercial a été construit derrière l’entreprise. Aujourd’hui, il accueille un magasin de motoculture, une quincaillerie et une cave. Reste un local à louer.
Fédérer les commerçants
À la question, qu’est-ce qui fait la force de l’entreprise ? Les frères Musseau répondent sans hésiter : « Notre indépendance. Nous n’avons pas d’enseigne, donc pas de contraintes. Ils ont été plusieurs à nous faire des propositions de rachat. Mais nous tenons à notre liberté. » Une liberté qui leur permet de fêter dignement les vingt-cinq ans d’existence, avec des promotions et autres animations en tout genre. L’autre force, c’est d’être ouvert tous les jours, et surtout le dimanche, deuxième journée la plus rentable après le samedi.
Aujourd’hui, la jardinerie a atteint ses limites de développement. « Il ne faut pas oublier que nous sommes implantés sur un bassin de 20 000 habitants », note Hervé Musseau.
D’autant qu’une autre casquette oblige l’un des frères à partager son temps. Il a pris la présidence de l’association des commerçants du Fief du Roy, relancée le mois dernier.
Objectif : remettre un coup de fouet à cette zone commerciale vieillissante. « Vingt commerçants y ont adhéré, précise le président. Dix d’entre eux participeront à une opération chèques cadeaux au printemps. » Hier, le logo a été choisi. Le 12 mars, Stéphane Musseau rencontrera les élus du Grand-Cognac pour une grande modification des aménagements routiers.