Le premier janvier 2019 a vu se concrétiser un des enjeux majeurs de la dernière décennie, initié lors du « Grenelle de l’environnement » : alors que « l’ancien monde » jardinait avec des produits de soins « ultra-curatifs », le « nouveau monde » né à l’aube de ce 1er janvier 2019, doit réapprendre à cultiver son jardin en développant le préventif !
Bien sûr, cette échéance est connue depuis très longtemps. Nous savons tous qu’après l’interdiction de la publicité sur les produits chimiques de synthèse destinés au jardin amateur en 2015, après la mise sous vitrine de ces mêmes spécialités au 1er janvier 2017, nous venons de vivre la dernière échéance de ce calendrier législatif :
depuis le 1er janvier 2019 au matin, ces mêmes produits ont été retirés du marché et leur commercialisation, stockage ou application sont désormais interdits.
Rien de nouveau, me direz-vous … aucun souci, vous êtes fin prêts !
Vous aviez réduit vos stocks au plus bas, vous aviez négocié avec vos fournisseurs la reprise des derniers conditionnements, votre rayon est aujourd’hui repeint en vert ! Le nouveau plan merchandising est mis en place dans votre magasin, prêt pour l’assaut des premiers clients, poussés dans leur jardin par les rayons de soleil précoces :
« Mes plates-bandes sont envahies de mauvaises herbes, je viens chercher un désherbant efficace ! »… « Mes buis ont les feuilles toutes sèches, que dois-je faire ? » « Mes pommes sont toutes véreuses, vous avez un traitement ? » ….
Et là, brutalement confrontée aux ennemis du règne végétal, il n’est pas impossible que votre équipe ressente tout à coup, un « moment de solitude »….
Oui, ce changement tant annoncé est en fait un chamboulement profond des pratiques. Oui, nous n’avons plus toutes les « solutions miracles » que nous étions habitués à préconiser, et oui, le chiffre d’affaires risquerait bien de s’en ressentir si laissons faire et restons sur la simple substitution de produits à produits.
Alors, vive la prévention jardinière !
Il va surement en falloir de la persévérance, pour convaincre les consommateurs les plus habitués aux « phyto » ! Les pratiques alternatives dont nous disposons aujourd’hui sont souvent préventives, et vos propres clients ont tout à découvrir. Au contact direct des jardiniers, experts ou néophytes, les équipes de distribution sont les mieux placées pour informer, former et accompagner leurs clients jardiniers dans ce changement.
Qui doit prévention dit aussi anticipation … car ce changement des pratiques bouscule aussi les calendriers de mises en avant des solutions commerciales en jardineries. Vous y aviez forcément pensé et les dépliants des enseignes vont nous le monter très bientôt !
Les solutions alternatives doivent également être recherchées dans différents univers de la jardinerie :
Face aux ‘ravageurs et maladies’, les solutions pourront faire appel aux produits de soin bien sûr, mais aussi aux piégeages, aux produits de nutrition (et oui, une plante plus forte résiste mieux !), à l’outillage (certains gestes de jardinage peuvent prévenir ou limiter les contaminations), et pourquoi pas au végétal (plantes amies, plantes répulsives).
Face aux ‘mauvaises herbes’, on retrouvera des solutions dans le rayon « soins des plantes », mais aussi dans les paillages, l’outillage, et encore dans le rayon végétal !
Oui, les rayons se décloisonnent, ce qui risque d’impliquer, pour les clients comme pour les vendeurs, un parcours compliqué dans la jardinerie… pouvant aller jusqu’à nous inciter à réfléchir le magasin autrement, en créant, pourquoi pas, de nouveaux univers…
Alors un chamboulement complet des pratiques ?
Au-delà de l’enjeu environnemental et sociétal, au-delà de l’enjeu économique réel tant pour les fournisseurs que pour les distributeurs, nous pourrions bien tirer des enseignements de cette contrainte législative, et ainsi transformer une contrainte en opportunité.
Et si c’était le moment de … réinventer la jardinerie de demain ?
Une réponse
Pas d’autre solution que de réinventer la lardinerie de demain.
Bon courage.
Les commentaires sont fermés.