Enracinée dans le centre-ville de Morlaix et à Saint-Martin-des-Champs dans le Finistère, la maison Hengel poursuit une activité de fleuriste lancée en 1953 par les parents de Philippe.
À quelques mètres de l’hôtel de ville, se niche le magasin de fleurs Hengel. Dans cette boutique aux deux vitrines donnant rue de Brest et rue Gambetta, fleurs et plantes ont la belle vie, attendant d’être choisies par la clientèle.
« Cela dure depuis le début des années 60, date à laquelle mes parents, Marie et René, ont acheté cette boutique », confie leur fils, Philippe Hengel. Mais en 1953, le couple avait déjà créé une boutique au cœur du quartier de Saint-Mathieu. « Le pas-de-porte existe toujours, on y devine le mot « fleurs » sur le vieux store, raconte Philippe. Originaire de Saint-Malo, ma mère a commencé très jeune à travailler dans les serres de fleurs. Mon père était comptable, une activité qu’il a exercée durant quelques années dans un garage de la rue de Brest. »
Pas toujours facile à vivre
L’activité est… « florissante » et familiale, pendant de très nombreuses années. Sylvie, leur fille aînée, travaille très vite auprès d’eux. Philippe les rejoint en 1978, juste après son service militaire. « J’avais suivi une formation d’agent administratif, mais quand mes parents m’ont proposé de travailler avec eux, je ne me suis pas posé de question. »
Le travail se révèle passionnant mais très prenant. « Ce qui n’est pas toujours facile à vivre pour les proches qui vous attendent à la maison. On est au travail tous les jours, entre les livraisons, et les arrivages quotidiens de fleurs. Comme nous avons toujours refusé d’utiliser les chambres froides, la rotation doit être la plus rapide possible. »
« On travaille avec du beau »
Puis il y a le service à la clientèle. « On est dans la fête, mais également présents pour les familles endeuillées. On est là pour elles. Lorsque je livre des fleurs dans un funérarium, je repasse le lendemain matin pour donner un coup de brumisateur afin de les garder fraîches. »
Le côté créatif et l’évolution constante des techniques du travail de la fleur l’ont toujours passionné. « On travaille avec du beau, la fleur est un produit extraordinaire. Les lys, roses et gerbera sont produits en Bretagne, les renoncules, anémones ou pivoines dans le Sud de la France, les autres viennent de Hollande. »
Tout en suivant les tendances en art floral, chaque fleuriste travaille avec sa propre sensibilité. « Aujourd’hui, le client souhaite des choses plus naturelles et plus sobres, des supports en céramique, métal ou verre, du papier de soie et des feuilles de lotus. » Champêtre ou avec des effets, le bouquet composé a toujours la cote.
Au fil des années, Philippe a ouvert une seconde boutique, près de la mairie de Saint-Martin-des-Champs, sous l’enseigne Arum. Deux salariés, Julie et Mélanie, travaillent à ses côtés. À quelques années de sa retraite, l’enseigne Hengel sera-t-elle perpétuée ? « C’est peu probable, mes deux enfants ont choisi une autre voie. »