Ce jeune homme de 24 ans, qui travaille chez Monsieur le Fleuriste (XIIe), a décroché la médaille d’or samedi à Hyères (Var)
Vocation précoce ? C’est à l’âge de 4 ou 5 ans que Benoit Barbin, sacré champion de France des fleuristes samedi dernier à Hyères (Var), a réalisé ses premières compositions florales avec des tulipes, glaïeuls, zinnias… cueillis dans le jardin de la ferme de ses parents agriculteurs, installés au lieu-dit Le Terroux fleuri — ça ne s’invente pas… – à Saint Julien du Terroux (Mayenne). « A 8 ans, j’étais abonné à la presse professionnelle des fleuristes », se souvient le Parisien qui travaille depuis 2018 chez Monsieur le Fleuriste (209, avenue Daumesnil, dans le XIIe), enseigne créée en 2016 par Gil Boyard et son associé Nicolas Rosière.
« Je suis très heureux et très fier du travail de Benoit que j’ai préparé pour cette compétition. Il a une précision et un raffinement relativement rares à son âge », déclare Gil Boyard, meilleur ouvrier de France en 2004 et finaliste de la coupe du monde des fleuristes en 2010.
35 jours pour préparer le concours
Titulaire d’un bac professionnel technico-commercial en végétaux d’ornementation obtenu à Blois (Loir-et-Cher), d’un CAP de fleuriste à Angers (Maine-et-Loire) et d’un brevet professionnel de fleuriste à Paris, Benoit Barbin a donc su très tôt ce qu’il voulait faire. Et a emprunté la voie royale pour y parvenir : meilleur apprenti de France en 2016, il remporte le championnat d’Europe des fleuristes en septembre 2021 à Graz, en Autriche. Avant de décrocher la médaille d’or au championnat de France. Trophée assorti d’un vase de Sèvres remis par l’Elysée et d’un chèque de 2 500 euros offert par la fédération française des artisans fleuristes, organisatrice de la compétition.
Participer au concours qui se déroule en six épreuves sur deux jours, soit plus de quinze heures de travail, n’a rien d’une sinécure. Autour du thème « Une cité engloutie vieille de 2000 ans », chacun des neuf candidats a eu 35 jours pour préparer un stand de 9 mètres carrés, une table fleurie et un bouquet de mariée. « Nous devions tout fournir : le stand que j’ai choisi en tôle ondulée transparente pour rappeler les fonds marins, l’éclairage, les fleurs… J’ai présenté 120 variétés de fleurs que je suis allé chercher à Rungis (Val-de-Marne) et à Aalsmeer, la plateforme mondiale spécialisée en Hollande », explique le lauréat.
Pour transporter un tel attirail, le jeune fleuriste a dû louer un camion de 20 m3. « La facture totale de ma participation au concours s’élève à 15 000 euros. Heureusement, j’ai reçu des aides, notamment des fournisseurs de Rungis. J’en suis à presque 7 000 € de ma poche », estime-t-il.
Et maintenant, la coupe du monde ?
Plus classiques, les trois autres épreuves à réaliser avec des fleurs françaises remises le matin aux intéressés, consistaient à composer un bouquet, un décor de buffet dans un vase Médicis et une pièce de deuil.
Le jeune prodige participera-t-il à la coupe du monde, dont la dernière édition a eu lieu à Philadelphie (Etats-Unis) en 2019 ? « Je ne sais pas encore quand ni où sera organisée la prochaine. Mais pourquoi pas dans quelques années ? Pour l’heure, je suis un peu jeune, j’ai besoin de maturité dans mon travail », répond l’intéressé.
Quant au titre de Meilleur ouvrier de France, délivré par le ministère de l’Education nationale, il déclare tout aussi sagement : « J’attendrai l’aube de la trentaine pour me présenter ».Il est vrai que Benoit Barbin qui est aussi patron de l’entreprise de démonstration et de formation à l’art floral qu’il a créée, est très occupé : ce jeudi, il anime huit heures de cours à Catovice (Pologne), devant une vingtaine de fleuristes professionnels.
Une réponse
Très bien aussi de parler du “coût” d’un tel concours , personnellement je pensais que cela était prit en charge ….;